mardi 5 juin 2012

Les étudiant-e-s de l'Université Mustafa Kemal à Hatay ont commencé une grève de la faim



9 étudiant-e-s qui sont poursuivis et menacé-e-s de sanctions allant de l'éloignement au renvoi définitif de l'enseignement supérieur, pour avoir protesté contre la mise en place dans leur université de « cartes intelligeantes » (équivalent carte Monéo), ont commencé aujourd'hui une grève de la faim.

Un rassemblement, soutenu par des syndicats et des partis politiques a eut lieu à l'entrée de l'université pour demander l'abandon des poursuites et le retraits des sanctions.

De nombreux personnels de sécurité, la gendarmerie et la police on encerclé le groupe et essayé d'empecher le rassemblement, exigeant la dispersion.

Un des étudiant condamné au renvoi de l'université par le Conseil de Discipline a lu le texte de la déclaration de presse:

Nous vivons en ce moment dans cette région une période douloureuse marquée par les mesures antidémocratiques et inhumaines appliquées partout dans l'indifférence générale par ce gouvernement antidémocratique.
Le gouvernement voulant se créer un jardin de roses sans épines, ne laissant passer aucune forme de contestation, et qui ne supporte même pas la moindre petite revendication démocratique, attaque de toute part furieusement.

Le gouvernement AKP qui, derrière le mensonge de juger le coup d'Etat de 1980, pleure des larmes de crocodiles en changeant la Constitution pour son propre monopole et sa domination, place ses propres cadres dans les institutions issues du coup d'Etat.
Loin de supprimer le YÖK (Conseil d'Enseignement Supérieur), celui-ci, remodelé selon les interêts du capital, a été encore plus institutionnalisé, en augmentant la répression et les restrictions sur les étudiant-e-s, la terreur des enquêtes policières, des sanctions disciplinaire d'éloignement ou de renvoi de l'université.
Les justifications qui sont présentées aux étudiant-e-s victimes de la terreur des enquêtes et des emprisonnements montrent à quel point les capitalistes et leurs représentants ont peur de la lutte de la jeunesse qui s'amplifie.
La mentalité qui a condamné Cihan Kırmızıgül à 11 ans de prison pour avoir porté un keffieh, qui détient en prison plus de 600 étudiant-e-s et qui tente en les sanctionnant avec des motifs absurdes de décourager les étudiant-e-s de lutter, est aussi à l'oeuvre ici à l'Université Mustafa Kemal.
Rien que ce semestre sur le campus Tayfur Sökmen de l'université, 21 étudiant-es au motifs qu'ils/elles avaient participé au 8 mars, 73 étudiant-e-s pour voir commémoré le massacre de Halepçe, 28 étudiant-e-s pour s'être simplement assis devant le bâtiment du recteur, 17 étudiant-e-s qui protestaient contre la mise en place et l'usage rendu obligatoire des cartes d'étudiant-e-s transformé-e-s en carte de crédit et vendues sous le nom de « cartes intelligeantes » (équivalent carte Monéo), 25 étudiant-e-s qui, parce qu'ils/elles n'avaient pas cette « carte intelligeante » et ne pouvaient donc pas manger à la cantine ont fait une cantine alternative, ont vu leur droit à l'éducation violé par des poursuites ouvertes à leur encontre, des avertissements, blâmes, éloignement de l'université pendant un mois, un an, ainsi que des peines de renvoi de l'enseignement supérieur.

A la faculté d'ingénieur de Iskenderun, seulement pour ce semestre : 15 étudiant-e-s qui avaient protesté contre le massacre de Roboski (bombardement par l'armée turque qui a tué 35 civils en décembre 2011), ont été poursuivis et ils ont tous eut un avertissement.
65 étudaint-e-s, parce qu'ils/elles s'étaient solidarisé d'un de leur ami ayant subi dans l'université une attaque armée et verbale d'un étudiant fasciste au pretexte qu'il portait un keffieh, et qu'ils ont voulu le faire savoir à la presse, ont aussi été l'objet de poursuites, 7 d'entre eux/elles sont sanctionné-e-s de renvoi de l'enseignement supérieur, les 56 autres ont été sanctionné-e-s chacun d'un ou deux semestre d'éloignement.
Dans la même faculté, 4 des étudiant-e-s qui s'opposaient à la mise en place des « cartes intelligeantes » et qui ont distribué des tracts devant l'université ont été l'objet de poursuites, 2 ont été sanctionné-e-s au renvoi de l'enseignement supérieur, et les deux autres à chacun un semestre d'éloignement.

Comme nous le voyons, ce semestre 200 étudiant-e-s, et si on compte les semestre précédants ce sont plus de 500 étudiant-e-s qui ont été l'objet de sanction pour avoir simplement exprimé des revendications démocratiques.
Aujourd'hui nous sommes en grève de la faim pour l'abandon de toutes ces poursuites ouvertes sans fondement, pour le droit à l'éducation de nos ami-e-s qui sont sanctionné-e-s d'éloignement ou de renvoi, et pour la libération de tous nos camarades emprisonne-é-s.
Nous continuerons à lutter jusqu'à la revendication de nos revendications...
Les poursuites, les emprisonnements, la répression ne nous ont pas empeché de lutter et de nous empêcherons pas de continuer.
Vive notre résistance,
Vive la solidarité révolutionnaire

Source: http://www.serinyol.net/index.php?option=com_content&view=article&id=997%3Amku-de-ogrenciler-aclik-grevine-basladi&catid=1%3Ahatay-haberleri&Itemid=546

Traduction : Initiative de Solidarité avec les Etudiant-e-s Détenu-e-s en Turquie

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